On aime les superlatifs en Amérique!
Vous aller me demander c’est quoi le rapport, et il n’y en a pas vraiment à part que les deux sujets sont à la mode. Enfin presque pas à vrais dire, car le véritable problème est sans aucun doute la monté de la droite et du protectionniste un peu partout et que je ne trouve rien de great là-dedans. Un tango ne se danse jamais seul! En fait je me questionne sur la propriété des données et le « Dark Web » se prête à merveille au jeu d’illusion.
J’ai toujours trouvé exagéré l’idée de placer le Web dans un iceberg. Avec un « Dark Web » gigantesque, toujours plus profond, dans les limbes de l’illégalité. Principalement parce que le simple geste d’empêcher les fichiers témoins nous y plonge! L’exemple de Funio, un important registraire de nom de domaine, est éloquent!
Pas de cookies, pas contenu!
Empêcher les fichiers témoins dans votre navigateur et ouvrer le site Web de Funio. Voilà, en 10 secondes vous avez basculé dans la force obscure! C’est qu’ils sont drôles ces programmeurs et paresseux! Enfin, Funio en met beaucoup trop, il s’agit du « Deep Web » (profond) par du « Dark Web » (obscure). Un simple message aurait suffi au lieu de fermer complètement la consultation de son site sans aucune raison valable! J’ai beau les aviser, le service à la clientèle est loin d’être la force de Funio. On se demande bien qu’elle est leur force!
Le simple fait d’empêcher Google d’indexer un site Web suffit à le faire couler dans le « Deep Web »! L’ironie est qu’on n’arrive pas à trouver non plus un site Web impopulaire, noyé sous des tonnes de publicité et de vieilles pages Web désuètes, mais populaires avec un bon « Page rank »!
La grande noirceur institutionnalisée!
Personnellement, j’ai tendance à inverser complètement cette image. Le « Dark Web » c’est davantage celui où Google vous piste à votre issu, non? Ou mieux, le simple fait d’utiliser un outil de cryptage, ou un navigateur comme Tor, permet aux autorités intéressés de vous cibler, alors que vous espériez l’anonymat! On n’apprend pas à un singe à faire des grimaces! Quand je pense qu’un organisme aussi prestigieux que Radio-Canada exhorte les éventuels délateurs a utiliser Tor, alors qu’il remet en question son efficacité. On est pas loin du magicien d’Oz!
« L’usage de PGP (Pretty Good Privacy), un des premiers logiciels de chiffrement disponibles sur l’Internet, a longtemps été interdit en France, car considéré jusqu’en 1996 comme une arme de guerre de deuxième catégorie. La législation française s’est ensuite assouplie, et le chiffrement symétrique avec des clés aussi grandes que 128 bits a été autorisé. » - wikipedia.org
L’Amérique aussi a tendance à considérer le chiffrement comme une arme, le droit au chiffrement n’est pas plus populaire que la vie privée pour l’establishman et la sécurité publique.
Mondialisation mon œil!
Que une dictature militaire totalitaire comme la Coré du Nord ferme ses frontières, c’est une chose, mais la grande Amérique? Depuis Trump, et ses frasques bordéliques (dans le sens border et frontières), la simple sonorité d’un nom peut vous fermer les portes de la « Great America » sans aucune raison! Depuis, des centaines de réfugiés fuient la grande Amérique chaque jour pour venir en asile au Québec. Et on ne parle pas de migrants illégaux, mais bien de réfugiés accueillis par les USA quelques années au paravent, quelle ironie! Jusqu’où ira ce protectionniste extrême du far ouest? Au même moment, on négocie des libres échanges de partout! Pauvre argent... Qu’est-ce que l’Amérique voudra bien nous laisser voir, a quel privilège les étrangers auront droit! J’ai bien peur que cette image démesurée reflète effectivement le Web des prochaines années! C’est-à-dire un Web sans fond, contrôlé, autorisé et sous restriction.
Bienvenue à tous les réfugiés haïtiens au Québec!
Hébergement aux USA
Mais alors, y a-t-il un risque? D’une part la sécurité grandissante, certes, mais aussi l’utilisation de données, d’outils et de services hébergés sur des serveurs américains? La question se pose quand des millions de pages Web en dépendent et que votre vie est hébergée sur un nuage qui n’a rien de céleste! Surtout que l’alternative n’a souvent rien de bien compliqué. Prenons par exemple l’hébergement sur des plateformes comme Maxcdn. Au fond il y a d’autres moyens d’exploiter la mise en cache. Ne vaudrait-il pas mieux l’hébergement local, dans des centres de données de proximité et éviter d’être à la merci des frontières? Mieux, qu’adviendra-t-il de la propriété intellectuelle des Bootstrap et compagnie? Doit-on envisager un revirement de situation?
La protection des données personnelles
Des questions que les premiers intéressés n’auront malheureusement pas à se poser. Ce qui est dommage car l’esprit du Web se perd en silence. Et le vrai problème, le véritable défi reste entier. La protection des données personnelles, alors que c’est précisément la recherche de confidentialité qui est à la base de ce « Dark Web »!
Enfin, le Web c’est comme crier dans toutes les grandes surfaces du monde entier, en même temps, 24 heures par jour, 7 jours semaine, qu’on se cherche une blonde! Et ce ad vitam æternam! Alors peu importe la profondeur de vos navigations, les données sont plus que jamais une grande valeur du 21e siècle...
Références
- Force obscure par Funio
- Is Tor Really Anonymous and Secure? par Chris Hoffman
- Tor : des relais pour espionner le dark web par Catherine Mathys
- États-Unis : la Silicon Valley s’érige contre une loi anti-chiffrement
- Tor Anonymity: Things Not to Do (whonix.org)
- How To Access The Dark Web
- Chiffrement - Wikipédia
- Droit de la cryptographie : une approche pour la protection des informations sur l’internet - Université Montpellier I - par Yannick Spegels et Hughes-Jehan Vibert